https://www.youtube.com/watch?v=LwshFFC3j24&feature=youtu.be

Merci à  l’équipe de W.illi.am/

Récapitulatif de la soirée

Le 8 juin dernier, Tout le monde UX (TLMUX) recevait son premier invité international, Golden Krishna. Il est venu directement de San Francisco pour nous partager sa passion pour les expériences sans interface, un concept mieux connu sous son nom anglais No Interface.

Golden est l’auteur du livre The Best Interface is No Interface et il est designer d’expérience utilisateur chez Zappos, un laboratoire d’innovation.

Dans sa captivante présentation, il a alterné la lecture de passages de son livre et le partage de ses réflexions. En voici la synthèse.

The Best Interface is No Interface

Au début de sa présentation, Golden nous a mis en contexte et a démontré à quel point nous pensons maintenant qu’en fonction des écrans. Il nous a lu un passage de son livre à ce sujet, dont voici un extrait:

« Stuck in snow?

There is an app for that.

Moody?

There is an app for that.

Staying safe in danger zones?

There is an app for that.

Remote sex?

There is an app for that.

No TP?

There is an app for that.

Need to pray?

There is an app for that. »

Il a ensuite démontré avec humour le lien qui existe entre le design et les tendances grâce à quelques exemples d’objets provenant de différentes époques. Le grille-pain à la mode en 1947 se devait d’avoir une forme «aérodynamique» (vous constaterez sur la photo qu’il est tout en courbes). On constate le même phénomène aujourd’hui: par exemple, on vante la  caractéristique «HD» de certaines lunettes et on affiche fièrement la mention «3D» sur le dentifrice.

Les interfaces sont à la mode et elles sont partout. L’industrie automobile n’y échappe pas; les voitures qui ont la cote sont munies d’écrans tactiles. Golden met le ridicule du concept en évidence: «Who would need to look at the road while driving? Leaning over to touch a screen is so much more fun. Screens are so futuristic!»

UX ≠ UI

Les interfaces utilisateurs sont utiles et nécessaires, mais elles ne sont pas toujours la réponse idéale aux besoins des usagers. Rappelons que la conception d’une expérience utilisateur consiste à résoudre des problèmes pour les clients. Malheureusement, certains designers se concentrent à rendre les utilisateurs dépendants aux interfaces, au lieu de s’employer à rendre les solutions qu’ils proposent élégantes.

Pourtant, les écrans peuvent nuire à notre santé. Un adulte regarde des écrans en moyenne huit heures et demie par jour. Son sommeil peut être entravé et sa créativité risque fort de diminuer.

Golden a aussi parlé du «Syndrome de la vibration fantôme» qui se manifeste lorsqu’on a l’impression de sentir notre téléphone vibrer, alors qu’il n’en est rien. 90% des étudiants en souffrent, multipliant la fréquence des interruptions qu’ils subissent à cause de leurs appareils et qui nuisent à leur concentration.

Nos vies sont aujourd’hui surchargées d’écrans. De là découle un conseil important énoncé par Golden: concentrons-nous sur l’activité de l’humain, au lieu de tenter immédiatement d’intégrer les écrans. Il illustre ce principe avec des exemples:

L’application Moves s’utilise pendant que notre téléphone demeure rangé dans notre poche. Elle prend des données sur nos mouvements et notre activité physique pour nous fournir ensuite des rapports à ce sujet. La description de l’application fait sourire Golden: «I work best when your phone is in your pocket».

Le système Lockitron, pensé pour simplifier le déverrouillage de la porte d’entrée de la maison, proposait dans sa première version une application en 12 étapes. Les concepteurs ont ensuite compris qu’ils avaient complexifié l’expérience des utilisateurs. Le produit repensé déverrouille maintenant la porte à distance et le téléphone reste dans la poche.

Au service des ordinateurs

En ce moment, nous sommes plutôt au service des ordinateurs alors que ça devrait être l’inverse.

Un bon exemple de cette servitude est une application dont le but est de limiter les dangers liés aux chocs à répétition pendant les matchs de football. L’application permet à l’utilisateur de faire un compte rendu des chocs reçus pendant le match, un travail peu motivant. À l’inverse, un capteur placé directement sur le casque pour compter les chocs pourrait permettre à l’application de produire ces comptes rendus automatiquement.

Le futur du No Interface

Pour le futur, Golden espère que le sujet du No Interface devienne ennuyant. Cela voudra dire que sa quête vers un monde moins chargé en interfaces sera réussie. Comment rendre cela possible?

Golden se questionne notamment quant à la direction que prendront les objets connectés. Il nous met en garde face à la multiplication des objets, alors que l’on dispose déjà d’un outil merveilleux, notre téléphone intelligent. Peut-on se fier à ces objets connectés et aux applications qui seront développées avec eux? Aura-t-on bientôt une tablette accrochée à notre poignet? Il faut réfléchir à ces questions et tenter d’être prudents.

Il est primordial de replacer l’interaction au centre de nos préoccupations. Nous devons nous inspirer des interactions naturelles, celles des humains entre eux et avec leurs environnements. C’est l’approche du Design Thinking. Nous devons adopter cette manière de penser pour comprendre les besoins réels des utilisateurs et créer des interactions qui respectent l’essence des activités qu’ils aiment.

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