février 2018 – par Catherine Dionne et Perrine Vin

Depuis quelques années, les méthodes Agile sont de plus en plus utilisées pour mener à bien des projets numériques. Si les développeurs et les gestionnaires de projet semblent s’être adaptés à la flexibilité de l’Agile, les designers UX ont encore certains défis à relever. Cette soirée de Tout le monde UX permet à Florent Devos et Jérémy Higgins de nous faire part de leurs expériences en la matière, tandis qu’un panel d’experts nous permettra de comprendre le pour et le contre de la relation UX – Agile.

«Agile et UX sont sur un bateau…

… qui reste dans le bateau?» commencent Florent Devos et Jérémy Higgins. Les designers UX ont apparemment du pain sur la planche pour adapter leurs approches aux méthodes Agile. Trop souvent considéré comme un “consultant temporaire” dans un projet Agile, le designer UX doit savoir communiquer son expertise et le besoin de garder celle-ci sur le long terme. Son travail commence dès la phase d’avant-projet, c’est-à-dire la période entre la conceptualisation d’une idée jusqu’au début du premier sprint de développement. Pendant cette phase, les utilisateurs finaux (externes) sont consultés, souvent pour la première fois depuis le lancement du projet. Les données collectées et analysées permettent alors à l’équipe de valider ou d’adapter le plan de match du projet (objectifs, fonctionnalités) en fonction des attentes réelles des utilisateurs finaux du produit/service. S’en suit la phase de développement pendant laquelle les différentes expertises doivent continuer à communiquer et collaborer.

Quand communiquer rime avec succès

Pour les experts présents lors de cette soirée, il semble que la communication au sein de l’équipe et avec le client soit une des clés du succès des méthodes Agile, toutes expertises confondues. Bien que l’on puisse distinguer deux cycles qui évoluent en parallèle (phase de conception et phase de développement), pendant lesquelles certaines expertises peuvent être plus sollicitées que d’autres, il est important que tous conservent un regard sur les décisions effectuées et le respect des objectifs fixés. Prototypes et outils de collaboration (que cela soit JIRA ou un mur recouvert de post-its) deviennent alors un support d’échanges central tout au long du projet. Les ateliers de Live Design semblent également avoir les faveurs des designers UX: ils permettent à tous de s’exprimer (réduisant significativement toute possibilité de frustration au sein de l’équipe) et de faire avancer le projet avec le client rapidement et concrètement.

Enjeux de l’UX agile

  • Adapter le travail de UX aux pratiques Agile n’est pas impossible, bien au contraire. Pour les conférenciers, il existe 5 grands enjeux à prendre en compte pour réussir cette adaptation.
  • Adapter le UX aux méthodes Agile c’est un peu comme adapter un 100 mètres à un marathon: il faut réussir à mettre en place des efforts plus réduits mais réguliers sur une période longue.
  • Un sprint Agile doit répondre à un objectif basé sur des fonctionnalités spécifiques. Il est important que les designers UX et UI aient connaissance de ces objectifs pour apporter des solutions cohérentes et efficaces.
  • Il est essentiel de faire co-créer les différentes expertises (UX, marketing, gestion, développement, etc.) afin de garder une équipe soudée et efficace.
  • Tester rapidement reste une base des projets Agile, avec ou sans UX. ““If you fail, fail fast” comme dirait l’agiliste.
  • Mesurer la maturité et l’efficacité de ce que l’on produit. Pour se faire, vous pouvez comparer la vélocité d’adaptation des services en fonction de la satisfaction client et des KPIs d’affaires. Si les deux valeurs sont hautes, cela signifie que votre produit/service évoluent rapidement et que vos objectifs sont atteints, ce qui prouve la qualité de vos méthodes UX Agile sont bonnes.

En quelques mots

Finalement, méthodes Agile ou pas, il est primordiale pour la réussite d’un projet d’aller à la rencontre des utilisateurs finaux et de comprendre leurs besoins et attentes réelles. Communiquer et co-créer sont essentiels au travail d’équipe que requièrent les méthodes Agile. Une communication efficace et pédagogique permet également au designer UX de faire comprendre son expertise encore parfois mal comprise. Agile rime avec souplesse et rapidité. Mais le succès d’un projet Agile se voit sur le long terme: cela signifie qu’il vaut mieux l’intégralité de l’équipe (conserver l’UX) sur le long terme. Ainsi les objectifs et besoins seront adaptés de manière efficace et pertinente à la situation constatée. Des défis, il y en a à relever pour le designer UX qui participe à un projet Agile, mais c’est également l’occasion pour lui d’enrichir sa connaissance du métier et de développer de nouvelles approches de l’Expérience Utilisateur.

Cet article est une synthèse rapide des points exposés pendant cette soirée Tout le monde UX. Pour les plus curieux qui aimeraient en savoir plus, les conférences et les échanges entre panélistes seront bientôt disponibles en audio!

Les conférenciers

Florent Devos (Product Owner – Atecna)
Jérémy Higgins (Lead UX – Atecna)

Panélistes

Eve Larichelière (Lead UX – Valtech)
Martin Lapointe (Coach Agile & Lead UX – BNC)
Charles Martin (Chef des technologies – Teo Taxi)

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